Retraités, mais pas désoeuvrés

19 septembre 2019
Barbara et Clarence Nepinak.
Photo : Aaron Cohen/Musée canadien pour les droits de la personne

 

Comme beaucoup de retraités, Barbara et Clarence Nepinak se retrouvent plus occupés maintenant que lorsqu’ils travaillaient encore à plein temps.

Tous deux membres de la Première Nation Pine Creek, ils siègent à plusieurs comités et conseils consultatifs pour des organismes communautaires comme la Manitoba Association of Native Languages, le Conseil consultatif autochtone permanent du Musée canadien pour les droits de la personne, le Healthy Aboriginal Network — un organisme de Vancouver œuvrant pour la promotion de la santé chez les Autochtones —, le Conseil consultatif des aînés de l’Université de Winnipeg, et le Programme d’adaptation aux changements climatiques, une initiative fédérale visant à encourager les collectivités autochtones et nordiques à devenir des chefs de file en évaluation et élaboration de stratégies pour combattre les effets du changement climatique.

Les Nepinak ont également contribué à lancer plusieurs projets de promotion et de préservation de la culture autochtone au Canada, ainsi que dans des pays aussi lointains que le Brésil, Taïwan, la Malaisie, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et le Chili. C’est pourquoi, même s’ils sont à la retraite, ils sombrent rarement dans l’ennui. «Oui, c’est le moins qu’on puisse dire», s’esclaffe Mme Nepinak, durant un rare moment de calme au domicile du couple à Winnipeg.

Le 18 juillet, le couple faisait partie des 12 Manitobains qui se sont vus décerner l’Ordre du Manitoba, la plus haute distinction de la province. L’Ordre du Manitoba reconnaît les personnes qui ont fait preuve d’excellence et dont les réalisations ont enrichi le bien-être social, culturel ou économique de la province et de ses résidents.

Avant de prendre leur retraite, les Nepinak ont tous les deux fait carrière dans la fonction publique fédérale. Avant de prendre sa retraite il y a 13 ans, Mme Nepinak a surtout travaillé dans le secteur des ressources humaines dans plusieurs ministères pendant 35 ans, dont Transports Canada. M. Nepinak a été gestionnaire de programmes à Santé Canada pendant 27 ans avant de mettre fin à ses activités professionnelles il y a 10 ans.

Tous les deux affirment que leur carrière à la fonction publique fédérale les a motivés à contribuer au mieux-être de la collectivité. Lors de ses déplacements professionnels dans de nombreuses communautés des Premières Nations partout dans la province, M. Nepinak a constaté les besoins impérieux des Autochtones. Quant à Mme Nepinak, elle a vu de ses propres yeux les difficultés de la plupart des Autochtones à percer le marché du travail et est devenue ardente défenseure de l’équité en matière d’emploi.

L’une des réalisations dont ils sont le plus fiers est leur enseignement de l’ojibwé aux jeunes dans le cadre du programme de langues autochtones de travail de la division scolaire de Seven Oaks. «Il était tellement gratifiant de voir la joie des enfants lorsqu’ils savaient dire quelques mots en ojibwé», se souvient Mme Nepinak, avant d’ajouter qu’il n’est pas rare que d’anciens élèves rencontrés lors d’évènements publics viennent les remercier.

Mme Nepinak a assuré les fonctions d’aînée et de conseillère culturelle auprès de nombreux comités et conseils consultatifs. Outre son travail au Musée canadien pour les droits de la personne, elle siège également au conseil d’administration de la Fondation de la Fourche et au conseil d’administration national pour le Conseil des ressources humaines du secteur culturel à Ottawa.

M. Nepinak siège à plusieurs conseils et comités locaux, dont le conseil d’administration de la St. James Historical Society. De plus, il a contribué à l’élaboration d’une présentation orale utilisée lors de la visite pédestre du site historique national de La Fourche. Pendant l’été, les Nepinak y dirigent des visites guidées qui attirent parfois plus de 70 personnes. «C’est presque intimidant», mentionne M. Nepinak, au sujet de leur popularité.

Les Nepinak sont bien connus de bon nombre des visiteurs de La Fourche, un endroit de rencontre historique parmi les sites les plus visités de Winnipeg. Depuis 20 ans, ils y érigent un tipi chaque hiver et invitent les gens à venir partager de la banique autour d’un feu de camp. Vingt ans plus tard, ils reçoivent maintenant la visite des enfants et petits-enfants de leurs premiers invités.

Aussi occupés qu’ils soient actuellement, les Nepinak ne ralentiront pas de sitôt. Tous deux s’entendent pour dire qu’ils retirent beaucoup plus de bienfaits de leurs activités de bénévolat que ce qu’ils y investissent. «Quand les gens font appel à nous, nous nous efforçons toujours de tenter de répondre à leurs besoins», explique Mme Nepinak. «Tout simplement, nous désirons nous impliquer et aider les gens dans la mesure du possible». 

 

Cet article a été publié dans le numéro de l'Automne 2019 de notre magazine interne, Sage. Veuillez télécharger la version intégrale de l’article ou du numéro, et feuilletez nos anciens numéros!