Le Canada peut-il véritablement répondre aux besoins grandissants d'une population vieillissante en matière de soins de santé?

19 mai 2016
podium et cadres
Louise Bergeron

 

Louise Bergeron, agente de la défense des intérêts et des politiques en matière de santé de Retraités fédéraux, a assisté le 12 mai à la conférence du Conference Board du Canada intitulée Healthy Canada: Future Care for Canadian Seniors, afin de s'informer et d'éclairer de futures discussions. Elle en est ressortie avec des sujets d'inquiétude.

 

Ce qui m'a vraiment frappée après avoir assisté à cette conférence à Toronto, c'était à quel point le Canada est mal préparé pour répondre aux besoins de ce segment démographique grandissant. Pour composer avec cet enjeu, des solutions novatrices et créatives s'imposeront. Même si notre système de soins de santé gère les épisodes de maladies aiguës de manière irréprochable, il ne parvient pas à bien gérer les affections chroniques ou à soutenir les aînés qui préfèrent rester à domicile aussi longtemps qu'ils le peuvent.

André Picard, journaliste spécialisé en santé au Globe and Mail qui présidait la conférence, a soutenu que la vague des aînés s'apparentait plutôt à un fleuve tranquille qu'au tsunami gris souvent évoqué. Cependant, même si cette métaphore est moins alarmante, les coûts humains et financiers seront importants si on ne remédie pas à cette situation.

Des sondages ont révélé que le public était mal renseigné par rapport aux sources de paiement de ces services. Outre cela, de nombreux répondants pensaient à tort que le gouvernement règle la facture.

Le rapport Future Care for Canadian Seniors: Status Quo Report du Conference Board du Canada cite des chiffres qui donnent à réfléchir :

  • D'ici 2026, plus de 2,4 millions de Canadiens âgés de 65 ans et plus auront besoin d'aide pour des soins continus. Cela représente une hausse de 71 % par rapport à 2011. D'ici 2046, ce chiffre s'élèvera à près de 3,3 millions.
  • Les dépenses en matière de soins continus pour les aînés augmenteront, passant de 29,3 milliards de dollars en 2011 à 184,2 milliards de dollars en 2046. Comme les gouvernements assument près des deux tiers de ces dépenses, la croissance des dépenses dépassera celle des revenus de manière appréciable dans la plupart des provinces. *

La pénurie de main-d'œuvre du secteur des soins de santé ne fait qu'exacerber le problème. Par conséquent, il sera également nécessaire de définir une stratégie pour recruter et former la main-d'œuvre. Dans son état actuel, notre système de soins de santé sera-t-il viable? Pour s'adapter, il devra peut-être changer.

Les présentateurs de la conférence, dont Sharkey, présidente et directrice générale de l'organisme de services de santé communautaire Sainte-Élisabeth, Louis Thériault, vice-président des politiques publiques du Conference Board du Canada, Sue VanderBent, directrice générale de Home Care Ontario, ont suggéré des politiques et des approches qui pourraient aider à atténuer certains de ces problèmes alarmants. L'une des suggestions de politiques des plus intéressantes consiste à éduquer les Canadiens sur les réalités auxquelles ils devront faire face durant leur retraite et à les aider à se préparer aux coûts des soins à domicile ou des soins à long terme. Des sondages ont révélé que le public était mal renseigné par rapport aux sources de paiement de ces services. Outre cela, de nombreux répondants pensaient à tort que le gouvernement règle la facture. Malheureusement, un grand nombre des membres de Retraités fédéraux doivent faire face à de difficiles réalités lorsqu'ils traversent une situation de crise et ont besoin de ces services.

Les initiatives d'éducation sur la santé aideraient également les Canadiens à bien vieillir, à prévenir le fardeau des maladies et à réduire le besoin d'interventions thérapeutiques à un stade plus avancé de la vie. Même les personnes qui vivent avec des affections chroniques peuvent bénéficier d'interventions de gestion qui améliorent leur qualité de vie et réduisent le besoin d'interventions thérapeutiques. 

Nous souhaitons savoir comment les divers niveaux de gouvernement répondront aux besoins grandissants d'une population vieillissante en matière de soins de santé, ainsi que les mesures qui seront prises pour veiller à ce que les services soient en place lorsqu'ils sont nécessaires.

Comme ma propre retraite approche à grands pas, je reconnais avec inquiétude que je ne suis pas aussi bien préparée que je devrais l'être pour cette phase de ma vie et ses implications. Heureusement, je peux toutefois prendre certaines mesures (http://www.fcac-acfc.gc.ca/Eng/forConsumers/lifeEvents/livingRetirement/Pages/seniorsho-optionso.aspx) pour qu'elle me soit plus douce.