Notre gouvernement a un rôle clé à jouer pour ce qui est d’adapter les politiques et les systèmes publics aux besoins des aînés d’aujourd’hui.
Les soins aux aînés constituent un enjeu de plus en plus pressant que notre pays ne peut plus se permettre d’ignorer. En 2012, près d’un Canadien sur sept était une personne âgée. Mais, d’ici 2030, ce chiffre passera à près d’un sur quatre. Les aînés constituent le segment de la population qui croît le plus rapidement, mais les lacunes en matière de politiques sociales et de soins de santé au Canada créent des obstacles à leur autonomie et au rôle qu’ils jouent au sein de collectivités et d’économies saines et dynamiques.
En collaboration avec notre conseil d’administration national, l’équipe de Retraités fédéraux a défini sa position de défense des intérêts en matière de soins de longue durée et à domicile. L’une des principales priorités de Retraités fédéraux est la mise en œuvre d’une stratégie nationale pour les aînés. Dans sa vision d’une stratégie nationale pour les aînés, Retraités fédéraux revendique des services de santé de qualité et équitables pour tous les Canadiens âgés, ainsi que des politiques, des programmes et des services qui permettent aux aînés de vieillir dans la dignité, à l’endroit de leur choix.
Alors que vous lisez les mises à jour et les articles de Retraités fédéraux, de divers organismes de santé et d’autres sources d’information, vous aurez constaté l’apparition de nouvelles expressions et tournures. Dans ce qui suit, nous allons nous pencher sur le sens de certains de ces termes clés et, ce faisant, nous en saurons plus sur l’état de la situation des soins aux aînés et sur la vision de Retraités fédéraux pour l’avenir.
- Continuum de soins intégrés
- Déterminants sociaux de la santé
- Soins de longue durée
- Soins à domicile et en milieu communautaire
Continuum de soins intégrés
Le continuum de soins désigne un système de soins complet et coordonné qui guide et suit les patients dans le temps à travers un large éventail de services de santé. Pour les patients atteints de maladies, cela couvre toutes les phases de la maladie, du diagnostic aux soins de fin de vie.
Un continuum de soins intégré met l’accent sur la coordination et la collaboration entre les services de soins de santé, cela produit un système accordant la priorité aux patients.
L’une des critiques courantes au sujet de notre système de soins de santé actuel est qu’il se concentre sur des soins épisodiques, traitant les patients pour des maladies et des affections au fur et à mesure qu’elles se présentent, sans établir de relations entre les patients et les prestataires de soins ni veiller à la continuité des soins d’un patient lors de la transition entre les services. Un continuum de soins intégré offre une continuité en rassemblant les différents composants du système de santé, à savoir les hôpitaux, les cabinets médicaux, les cabinets de groupe, les organismes communautaires, les organisations du secteur privé, les unités de santé publique et d’autres composants. Cette approche permet une meilleure coordination des services, une meilleure collaboration entre les prestataires de services et, en fin de compte, de meilleurs soins de santé pour les Canadiens.
Le système de santé de notre pays est complexe et il est souvent difficile, pour les patients, leur famille et leurs amis, de s’y retrouver. Faciliter la collaboration entre les prestataires de services et intégrer le continuum de soins — ou l’ensemble des services de santé dont une personne aura besoin au cours de sa vie — permet d’offrir des soins homogènes et axés sur le patient.
Fait important, en reliant les prestataires de soins de santé aux unités de santé publique et aux organismes gouvernementaux connexes, le modèle de continuum de soins intégré permet au système de s’attaquer aux facteurs sociaux qui contribuent aux résultats en matière de santé — appelés déterminants sociaux de la santé — pour aider à améliorer et à prévenir les mauvais résultats en matière de santé.
Déterminants sociaux de la santé
Les déterminants sociaux de la santé sont les facteurs sociaux et économiques qui influent sur la santé d’une personne. Cela peut sembler assez simple, mais les implications pour les soins de santé sont complexes et d’une grande portée. Les conditions dans lesquelles une personne naît, grandit, vit, travaille et vieillit ont toutes un impact sur sa santé, tant positif que négatif.
Voici quelques exemples de déterminants sociaux de la santé : revenu et répartition des revenus, éducation, chômage et sécurité de l’emploi, emploi et conditions de travail, développement durant la petite enfance, insécurité alimentaire, logement, inclusion ou exclusion sociale, accès à des services d’aide sociale, accès aux services de santé, statut d’autochtone, sexe/genre, race, handicap et langue parlée.
Les Canadiens ne bénéficient pas tous des mêmes chances d’être en bonne santé. Les recherches montrent que les facteurs sociaux et économiques jouent un rôle énorme dans notre capacité à mener une vie saine.
Les déterminants sociaux de la santé jouent un rôle majeur en matière de résultats de santé, en particulier pour les populations vulnérables. Les recherches indiquent que les soins médicaux ne représentent que 10 à 20 % des facteurs modifiables qui contribuent aux résultats de santé. La proportion restante de 80 à 90 % des résultats de santé d’une personne dépend des déterminants sociaux de la santé. Cela signifie qu’il ne sera possible de réduire et de prévenir de manière substantielle les mauvais résultats de santé qu’en s’attaquant aux déterminants sociaux de la santé qui influent négativement sur la santé.
Soins de longue durée
Dernièrement, on a beaucoup entendu parler des soins de longue durée. Essentiellement, les soins de longue durée impliquent un éventail de services conçus pour répondre aux besoins d’une personne en matière de santé et de soins personnels lorsqu’elle ne peut plus vivre de manière autonome en raison d’un problème de santé ou d’un handicap grave et continu.
Les établissements de soins de longue durée fournissent un logement, des soins et des services aux personnes qui ont besoin de soins supervisés 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, y compris des services de santé professionnels, des soins personnels et d’autres services comme les repas, le ménage et la lessive.
Contrairement aux services hospitaliers et médicaux, les services de soins de longue durée ne sont pas assurés par l’État en vertu de la Loi canadienne sur la santé. Les soins de longue durée et les établissements qui fournissent ces soins sont régis par les provinces et les territoires, de sorte qu’une gamme différente de services et de coûts sont couverts à l’échelle du pays. Cela a produit un manque de constance troublant dans tout le Canada.
La façon dont le système de soins de longue durée du Canada est actuellement organisé a produit des incohérences à l’échelle du Canada, voire au sein d’une province ou d’un territoire.
De plus, il existe un éventail de noms pour désigner ces établissements. Voici quelques exemples de noms courants : maison de soins de longue durée, résidence de soins de longue durée, maison de soins infirmiers, établissement de soins personnels, établissement résidentiel de soins continus, centre d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD), et établissement de soins de longue durée.
Soins à domicile et en milieu communautaire
Les services de soins à domicile et en milieu communautaire aident les personnes à recevoir des soins à domicile ou à un endroit dans leur communauté, plutôt que dans un hôpital ou un établissement de soins de longue durée. Cela permet aux personnes de continuer à vivre chez elles, et de manière aussi active et indépendante que possible au sein de leur communauté.
Les services de soins à domicile et en milieu communautaire permettent aux Canadiens de recevoir des soins à domicile ou dans leur communauté. De plus, ils reviennent moins cher que les soins de longue durée et les soins hospitaliers.
Les services de soins à domicile et en milieu communautaire comprennent notamment les soins infirmiers, la physiothérapie, l’ergothérapie, le travail social, les services d’un diététiste, les services d’entretien ménager et les soins personnels (aide à se laver, à s’habiller et à se nourrir). Ils peuvent également inclure des services de relève, pour permettre aux aidants naturels d’avoir du répit par rapport à leurs tâches. Les services de soins à domicile et en milieu communautaire sont assurés par des professionnels de la santé réglementés, par exemple des infirmières, des travailleurs non réglementés, des bénévoles ainsi que des aidants familiaux et des amis — également appelés aidants naturels.
Si vous vous demandez comment ces services sont financés, vous n’êtes pas seul. Les services de soins de longue durée ne sont pas assurés par l’État en vertu de la Loi canadienne sur la santé, comme le sont les services hospitaliers et médicaux. Les soins à domicile et les soins en milieu communautaire sont fournis par les gouvernements provinciaux, territoriaux et municipaux, de sorte qu’une gamme différente de services et de coûts sont couverts dans tout le pays. Cela a produit des incohérences à l’échelle du Canada, voire au sein d’une province ou d’un territoire!
Une partie du financement de ces services est assurée par le gouvernement fédéral, dans le cadre des transferts de fonds pour la santé et les services sociaux. Le gouvernement fédéral est également chargé de fournir des soins à domicile à certaines populations, comme les membres des Forces armées canadiennes et de la GRC, les vétérans admissibles, les membres des Premières nations vivant dans les réserves et les Inuits des communautés désignées.
Les services de soins à domicile et en milieu communautaire sont essentiels pour aider les gens à retourner vivre chez eux ou à continuer de le faire, à rester aussi autonomes que possible et à améliorer ou à maintenir leur état de santé et leur qualité de vie. Pour les aidants naturels et les familles, ces services aident à fournir des soins, un soutien et une relève en cas de besoin.
Dans l’ensemble, les soins à domicile et en milieu communautaire sont moins coûteux que les soins de longue durée et les soins hospitaliers, correspondent au souhait des aînés de rester à la maison et permettent d’améliorer les résultats en matière de santé et la qualité de vie.