Le jour du budget, nous avons souligné les principales promesses qui pourraient avoir un impact sur nos membres. Nous avons déjà fourni une analyse plus approfondie des initiatives proposées en matière de sécurité de la retraite et, au cours des prochaines semaines, nous examinerons de plus près ce que le budget propose pour le bien-être des vétérans, ainsi que d’autres enjeux.
Cette semaine, nous examinons de plus près sur les mesures proposées en matière d’assurance-médicaments et de soins de santé qui ont été présentées.
Assurance-médicaments
L’un des faits saillants de ce budget a été la mesure proposée par le gouvernement concernant un régime national d’assurance-médicaments. Dans la foulée du rapport d’étape du Conseil consultatif sur la mise en œuvre du régime national d’assurance-médicaments, le budget prévoit la création d’une nouvelle Agence canadienne des médicaments et la création d’un formulaire national. Cependant, la première étape est la création du bureau de transition de l’Agence canadienne des médicaments, au coût de 35 millions de dollars sur quatre ans à compter de 2019-2020, pour atteindre ces objectifs.
Même s’il est avare de détails, le budget propose que le gouvernement collabore avec les provinces et les territoires pour mettre sur pied l’Agence canadienne des médicaments. L’Agence canadienne des médicaments fera partie de Santé Canada et sera chargée d’évaluer l’efficacité des nouveaux médicaments et de négocier les prix des médicaments au nom des « régimes d’assurance-médicaments du Canada ».
On soutient depuis longtemps que l’achat en vrac et les négociations effectués par un seul organisme réduiront le coût des médicaments. Le gouvernement estime qu’il économisera jusqu’à 3 milliards de dollars par année.
Après sa mise sur pied, cette agence sera également chargée d’élaborer une liste « complète et fondée sur des données probantes » de médicaments, en partenariat avec les provinces et les territoires. Des membres nous ont fait part de leurs inquiétudes sur le fait que certains médicaments sont couverts par un régime provincial, mais pas par un autre. Un formulaire national servirait de base à un accès uniforme aux médicaments pour les patients de tout le pays.
Le budget propose également un milliard de dollars sur deux ans, à compter de 2022-2023, et jusqu’à 500 millions de dollars par année de façon continue, pour élaborer une stratégie nationale sur les médicaments coûteux destinés à traiter les maladies rares. Cette stratégie vise à améliorer l’accès aux médicaments nécessaires pour les personnes atteintes de maladies rares, car ces médicaments peuvent souvent coûter 100 000 $ par année civile et plus.
Le rapport final et les recommandations du Conseil consultatif sont attendus plus tard au printemps.
Santé et aînés
Le budget injecte des fonds dans un éventail d’initiatives en matière de santé.
Démence
À compter de 2019-2020, 50 millions de dollars sur cinq ans seront alloués à l’Agence de la santé publique du Canada pour appuyer la mise en œuvre de la Stratégie nationale sur la démence. Cette stratégie devrait être lancée au printemps.
Le financement servira à accroître la sensibilisation à la démence, en accordant une attention particulière à la prévention, aux risques et à la stigmatisation; à élaborer des lignes directrices sur le traitement pour le diagnostic précoce; et à mieux faire comprendre les répercussions de la maladie dans les collectivités.
Isolement social
Au cours des cinq prochaines années, le programme Nouveaux Horizons pour les aînés recevra 100 millions de dollars de plus. La mission de ce programme est de lutter contre l’isolement et de créer des occasions, pour les aînés, de participer à la vie de leur collectivité.
Crise des opioïdes au Canada
La crise des opioïdes demeure la crise de santé publique la plus urgente au Canada. Entre janvier 2016 et septembre 2018, plus de 10 300 Canadiens sont morts des suites d’un décès apparemment lié aux opioïdes. Pour combler les lacunes en matière de réduction des méfaits et de traitement, le présent budget mise sur le financement précédent en allouant 30,5 millions de dollars sur cinq ans, à compter de 2019-2020, ainsi que des fonds permanents d’un million de dollars. Plus précisément, le financement est affecté à l’élargissement de l’accès à des opioïdes d’ordonnance sûrs, ainsi qu’à un meilleur accès à la formation sur les services d’intervention au sujet des opioïdes et de la naloxone dans les collectivités mal servies.
Service pancanadiens de prévention du suicide
Le budget prévoit appuyer un service national de prévention du suicide, avec 25 millions de dollars sur cinq ans, à compter de 2019-2020. Ce service offrira un soutien bilingue de 24 heures sur 24 et de 7 jours sur 7 en cas de crise, à l’aide de la technologie choisie par les personnes se prévalant du service (voix, texte ou clavardage).
La mort par suicide est la neuvième cause de décès au Canada et la deuxième cause de décès chez les jeunes et les jeunes adultes. Cependant, il s’agit également d’une question qui touche les aînés. La Coalition canadienne pour la santé mentale des personnes âgées fait valoir que 1 000 aînés sont admis dans les hôpitaux canadiens tous les ans, à la suite d’automutilations volontaires. Les hommes de 80 ans et plus courent six fois plus de risques de mourir par suicide que les femmes du même groupe d’âge. Pour plus de renseignements, vous pouvez visiter le site web des services de crises du Canada, à http://www.crisisservicescanada.ca/fr
Élargissement des allégements fiscaux liés à la santé
La liste des services de soins de santé exonérés de la TPS/TVH sera élargie, pour inclure les services de soins de santé multidisciplinaires et certains appareils de soins des pieds. Ces changements sont entrés en vigueur le 20 mars 2019.
Base de données pancanadienne sur le don et la transplantation d’organes
Le budget propose 36,5 millions de dollars sur cinq ans, à compter de 2019-2020, pour créer une base de données nationale et un système de rendement pour le don et la transplantation d’organes. La base de données facilitera des jumelages plus opportuns et plus efficaces entre donneurs et receveurs d’organes afin d’améliorer la cohérence et la qualité des données sur le don d’organes au Canada.
Absence d’une stratégie nationale pour les aînés
Il est toutefois décevant de constater qu’il s’agit encore d’un budget qui ne prévoit pas de fonds pour la mise en œuvre d’une stratégie nationale pour les aînés.
Même si le budget fédéral de cette année comprend des initiatives valables, s’attaquer au vieillissement en santé et aux problèmes qui touchent les aînés de façon fragmentée et « à la pièce » ne créera pas les changements urgents nécessaires pour que le pays soit prêt à répondre aux besoins de la population vieillissante du Canada.