Xavier McGillivary, 86 ans, a grandi à Glace Bay (Nouvelle-Écosse) et réside maintenant à Ottawa. Ce mordu de la généalogie depuis 65 ans est également membre de Retraités fédéraux. Photo : Dave Chan
Babe Ruth n’aurait peut-être jamais joué au baseball, eût été un cousin éloigné de Xavier McGillivary.
M. McGillivary, un major à la retraite de l’Aviation royale canadienne, membre de Retraités fédéraux et passionné de généalogie depuis 65 ans, a fait des découvertes fascinantes en explorant son arbre généalogique. Par exemple, il a appris que le frère Matthias, né en Nouvelle-Écosse et lui-même un frappeur redoutable, avait travaillé à l’école de Baltimore que Babe Ruth fréquentait et l’avait initié aux rudiments du baseball.
Plus tard, « Babe Ruth lui a acheté deux Cadillac pour lui témoigner sa gratitude », explique M. McGillivary, qui vit à Ottawa.
À l’instar d’innombrables autres amateurs de généalogie partout au pays et dans le monde, M. McGillivary ne cesse jamais d’être fasciné par les histoires de famille. Rien ne lui fait plus plaisir que de communiquer ses stratégies et découvertes. Il considère comme une véritable bénédiction la numérisation actuelle d’archives parfois situées à l’autre bout du monde. Grâce à elle, la recherche généalogique, autrefois un passe-temps sophistiqué nécessitant des heures interminables à compulser des registres paroissiaux moisis et à se frayer un chemin dans des cimetières à l’abandon, est devenue une activité d’investigation beaucoup plus rapide, facile et généralement fiable.
En utilisant des sites tels que familysearch.org, une source gratuite contenant des milliards de documents et exploitée par l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, ainsi que des recensements, des dossiers militaires et d’autres sources de données, M. McGillivary a retrouvé ses ancêtres sur 10 générations, jusqu’aux années 1500. Ses découvertes comprennent non seulement le frère Matthias, mais aussi un soldat du régiment Black Watch (Royal Highland Regiment), qui s’est établi au Cap-Breton et a été son premier ancêtre à arriver en Amérique du Nord après avoir combattu dans la guerre d’indépendance des États-Unis.
M. McGillivary, qui recommande aux « détectives généalogiques » de vérifier toute information recueillie à partir d’autres sources, a eu l’idée de commencer à fouiller son passé lorsque son père n’a pu répondre avec certitude à une question sur ses aïeux. « Je faisais partie de cet arbre généalogique. Je voulais savoir pourquoi je suis ce que je suis aujourd’hui. »
À Surrey, en Colombie-Britannique, Bob Dunlop se passionne lui aussi depuis des décennies pour la généalogie. Pour lui, comme pour de nombreux amateurs, cet engouement s’est décuplé lors de la diffusion de la télésérie Roots basée sur le livre d’Alex Haley, Roots : The Saga of an American Family.
« Je me suis dit : “Mon Dieu! Jusqu’à quelle époque pourrais-je bien remonter?“ », se remémore-t-il.
Jusqu’aux années 900 du côté de son père et jusqu’aux années 1700 du côté de sa mère, si la documentation qu’il a rassemblée est exacte!
En revanche, ce qui n’est pas toujours aussi fiable, dit-il, ce sont les légendes familiales. Sa grand-mère lui avait raconté qu’elle et son grand- père, ce dernier apparemment né hors mariage en Islande, étaient les premiers membres de la famille à mettre les pieds en Amérique du Nord. Or, il a découvert qu’aucune de ces légendes n’était vraie, que son grand-père était un enfant légitime et que ses prédécesseurs étaient arrivés sur le continent… il y a quatre siècles!
« Ne pas croire les légendes familiales » est depuis devenu l’une des grandes règles de M. Dunlop lors de ses recherches généalogiques.
Il utilise familysearch.org et d’autres sources, dont Bibliothèque et Archives Canada et Ancestry (Ancestry est un service payant, mais on peut habituellement y accéder sans frais à la bibliothèque publique).
Avant de commencer à bâtir votre arbre généalogique, ce qu’il admet être un passe-temps addictif, M. Dunlop recommande de profiter de l’expérience des autres en se joignant à un club ou en assistant à une conférence sur le sujet.
Al Bromling, président de l’Alberta Genealogical Society, l’une des nombreuses sociétés de ce genre au pays, qui compte 600 membres et 10 sections, est d’accord. Il explique que le fait de se joindre à un groupe procure non seulement un soutien mutuel, mais aussi des avantages en matière de recherche, notamment l’accès à des bases de données de journaux locaux avec leurs notices nécrologiques et histoires communautaires ainsi que d’autres renseignements.
« Les lecteurs raffolent des histoires de famille. »
Il ajoute que les sociétés généalogiques peuvent également créer des groupes d’intérêt spéciaux qui se concentrent, par exemple, sur une région géographique.
M. Bromling n’est pas surpris de la popularité de la généalogie, renforcée par l’introduction des tests ADN d’ascendance.
« Je pense qu’au milieu du siècle dernier, il y a eu une période durant laquelle les gens voulaient tourner le dos au passé et avancer vers l’avenir. Maintenant que cette vague commence à retomber, bien des gens aujourd’hui veulent bâtir sur des fondations solides. Peut-être que la découverte de nos ancêtres est justement une manière de comprendre comment nous nous sommes retrouvés ici. »
Pat MacKinnon, qui vit à Dartmouth, en Nouvelle-Écosse, dit que la généalogie est un « défi à la fois frustrant et amusant ». Photo : Jamie Kronick
Quelle que soit votre motivation, vos recherches sur l’histoire de votre famille ne porteront pas leurs fruits du jour au lendemain, selon Pat MacKinnon.
« Vous devez être patient. Il vous faudra du temps avant d’obtenir des résultats », explique la résidente de Halifax, conjointe d’un membre de l’Association nationale des retraités fédéraux et vétérane autodidacte de 20 ans en généalogie. « C’est un défi à la fois frustrant et amusant. »
La frustration apparaît lorsque des renseignements erronés font surface. Par exemple, des noms ou des dates incorrects sur un site généalogique ou dans un document (oui, cela arrive!) peuvent vous entraîner sur de fausses pistes. Vous serez récompensé lorsque vous réussirez finalement à retrouver un ancêtre ou à établir un contact avec un parent vivant dont vous ignoriez l’existence — un événement courant chez les passionnés de la généalogie.
Les réalisations de Mme MacKinnon comprennent la recherche du nom de famille exact d’un ancêtre mal identifié dans une Bible familiale, une découverte qui a mené à une visite de la ferme irlandaise où vivent encore des membres de la famille.
« J’ai pu marcher sur cette propriété. C’était tellement émouvant. Nous avons découvert que la famille cultivait des pommes de terre et de l’avoine, et qu’elle avait donc des récoltes à vendre (pendant la Grande famine). »
Quand la frustration se transforme en un tel succès, « c’est absolument captivant », admet-elle. « On ressent un grand sentiment d’accomplissement. »
Quelques ressources généalogiques
- Familysearch.org est un site gratuit et renommé qui est exploité par l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours.
- Ancestry est un site doté d’un verrou d’accès payant, maison peut souvent y accéder gratuitement par le truchement d’une bibliothèque publique.
- WikiTree est un site gratuitde réseautage et de partage d’information généalogique.
- Archives nationales du Canada est un site gratuit qui contient des documents relatifs au recensement, aux mariages,des dossiers militaires, etc.
- Sociétés généalogiques provinciales et territoriales.