La gestion active ou passive des régimes de retraite généraux du Canada : l’opinion du directeur parlementaire du budget

11 juillet 2019
Les cours de la bourse illustrant une scène de ville se reflètent sur du verre.

 

Depuis plus de dix ans, l’Office d’investissement du régime de pensions du Canada (OIRPC) et l’Office d’investissement des régimes de pensions du secteur public (OIRPS) ont adopté une stratégie de gestion active. Toutefois, est-ce la meilleure ligne de conduite?

Une stratégie de gestion active vise à surpasser le marché — en obtenant des rendements plus élevés que celui-ci —, en choisissant des placements qui dépasseront le rendement par rapport à un seuil de référence (ou un indice) choisi. La gestion passive, quant à elle, cherche à reproduire un seuil de référence, pour obtenir des rendements identiques ou similaires. La gestion active coûte plus cher, parce qu’elle est plus complexe et nécessite plus de personnel pour être menée à bien.

Certains ont fait valoir que les plans faisant appel à la gestion active ont entraîné un gonflement de personnel, sans oublier des coûts nettement plus élevés. Plus tôt cette année, Andrew Coyne a souligné que, en 2006, l’OIRPC comptait 150 employés et que ses coûts s’élevaient à 118 millions de dollars. En 2018, cela avait monté à 1 500 employés et à 3,2 milliards de dollars. Les partisans d’une gestion active, comme le chef de la direction de l’OIRPC Mark Machin, croient que les avantages l’emportent sur les coûts, affirmant dans une entrevue accordée plus tôt cette année que « le revenu net de l’an dernier était de 32 milliards de dollars et le rendement de 8,9 pour cent, après toutes les dépenses, internes et externes, absolument tout. Et c’est ça qui est important. »

C’est en gardant cet argument à l’esprit que le directeur parlementaire du budget (DPB) a publié son rapport intitulé  « La gestion active ou passive des régimes de retraite généraux du Canada : Une analyse comparative ». En réaction à l’intérêt manifesté par le Parlement, l’analyse visait à comparer les rendements réels de l’OIRPC et de l’OIRPS de la gestion active à ceux d’un portefeuille passif personnalisé.

À l’aide d’un scénario de portefeuille passif qui comprenait deux indices élevés d’actions de sociétés ouvertes et de titres à revenu fixe, le DPB a constaté que les rendements nets réels de l’OIRPC, une fois les coûts pris en compte, étaient nettement supérieurs aux rendements dans chaque scénario (48,4 milliards de dollars ou 1,2 % annuellement). L’OIRPS avait cependant obtenu un moins bon rendement que l’OIRPC, à savoir un rendement légèrement supérieur à une stratégie passive (1,7 milliard ou 0,3 % de plus, annuellement).  

Pour certains, ces petits pourcentages peuvent ne pas sembler être des améliorations substantielles. Toutefois, lorsqu’il s’agit de caisses de retraite qui investissent des milliards de dollars, de petits pourcentages peuvent représenter des milliards de dollars pour la sécurité de la retraite de millions de Canadiens.