James D. Nicholson a connu trois carrières. Et son don pour les nouveaux défis et les nouvelles idées inspire ses activités bénévoles.
Il faut de la concentration pour ne pas manquer une étape dans la carrière prolifique de James D. Nicholson. En 42 ans, il a connu « toutes sortes d’expériences », qui l’ont conduit à arpenter une base militaire en Allemagne en pleine guerre froide, un chantier naval et les coffres-forts d’un musée.
Il n’est donc pas surprenant que M. Nicholson ait rejoint le conseil d’administration de l’Association nationale des retraités fédéraux en 2016, relevant ainsi un nouveau défi après avoir effectué un mandat à la présidence de la Section de Québec. Ni qu’il passe le mot sur les idées judicieuses qui mériteraient, selon lui, d’être appliquées à d’autres sections.
« C’est un animateur né », explique René Grenier, actuel président de la Section de Québec, l’une des six de la province. « Il est toujours intéressant de l’écouter parler ».
M. Nicholson a commencé à faire du bénévolat avec Retraités fédéraux en 2006, après avoir découvert le rôle joué par l’Association dans l’obtention de meilleures prestations de soins de santé et de meilleures conditions de retraite, et avoir pris de plus en plus conscience de la nécessité de préserver ces gains. Quinze ans plus tard, il a fait sienne cette mission, à un moment où règne l'inquiétude sur le décalage entre l’augmentation des pensions et celle de l’inflation, qui a atteint des sommets jamais vus depuis plusieurs décennies.
« Tout le monde ne touche pas une retraite confortable. Beaucoup de prestataires sont des survivants qui reçoivent la moitié de la pension de leur conjoint. Sans indexation, leur situation serait très difficile », ajoute-t-il.
Durant les cinq années de son mandat à la tête de la Section de Québec, M. Nicholson a aimé être directement à l’écoute des membres et de leurs préoccupations. Après son élection à un poste national, ses successeurs ont continué à l’inviter aux réunions locales du conseil d’administration, lui donnant la chance de rester proche du terrain. Pour lui, il était rassurant de savoir qu’une équipe solide était prête à prendre sa succession et à veiller au succès de la section.
Recruter et fidéliser de nouveaux membres constitue une priorité pour un président et M. Nicholson s’est adressé régulièrement à des fonctionnaires fédéraux proches de la retraite. Valcartier, une base des Forces canadiennes située au nord de Québec, est un endroit qu’il connaît bien et où il a pris fréquemment la parole. Il y a servi dans les années 70.
M. Nicholson a débuté sa carrière dans la police militaire et a gravi les échelons au sein du service de la sécurité des Forces armées, au Québec et en Ontario. Il a été affecté à l’Unité des enquêtes spéciales, qui se spécialisait dans la contre-ingérence et les enquêtes criminelles, aujourd’hui dissoute.
Mais l’expérience qu’il a le plus appréciée, c’est à l’étranger qu’il l’a vécue. Dans les années 80, il est devenu responsable de la sécurité à Baden-Soelligen, une base des Forces canadiennes située dans ce qui était alors l’Allemagne de l’Ouest, créée pour répondre aux exigences de l’OTAN en pleine guerre froide. Le poste était exigeant, mais a permis à sa famille — sa femme, enseignante, et ses deux enfants — de découvrir un autre pays et une autre culture, une expérience particulièrement enrichissante.
« Dans une grande mesure, c’est la présence d’un conjoint qui rend possible une carrière militaire, voire une carrière de bénévole. Mon épouse Denise a toujours été présente à mes côtés », confie-t-il.
Peu de temps après, il a quitté les Forces armées pour le Chantier Davie Canada, où il a facilité l’exécution des contrats militaires du plus gros constructeur naval canadien. Et, 12 plus tard, c’est dans un domaine complètement différent qu’il a effectué son retour au sein de la fonction publique : le Musée des beaux-arts du Canada.
En sa qualité de chef des services de sécurité, il supervisait la protection des collections d’art, notamment des pièces prêtées à d’autres établissements, et a même connu une grève, une expérience qu’il qualifie « d’enrichissante, mais difficile ». Il a pris sa retraite en 2005.
Mais la fin de son deuxième mandat au sein du conseil d’administration de Retraités fédéraux, en juin, ne marquera pas pour autant la fin de ses activités bénévoles. Il a déjà proposé à M. Grenier de lui donner un coup de main, et reste membre des Chevaliers de Colomb, une organisation fraternelle catholique.
« Je crois aux vertus du bénévolat », conclut-il.