De l’épuisement par la chaleur aux risques liés aux piscines résidentielles, vieillir impose de prendre des précautions supplémentaires à l’extérieur.
L’été peut signaler l’arrivée des beaux jours, mais c’est aussi une période de l’année potentiellement risquée pour les aînés. De l’épuisement par la chaleur aux risques liés aux piscines résidentielles, vieillir impose de prendre des précautions supplémentaires à l’extérieur.
La chaleur et vous
Près de 600 personnes sont décédées l’été dernier en Colombie-Britannique du fait des températures extrêmes, selon le B.C. Coroners Service. Et 69 % d’entre elles étaient âgées de 70 ans ou plus.
Ces chiffres nous rappellent, avec cruauté, que vieillissement et chaleur ne font pas toujours bon ménage.
« Si vous ne parvenez pas à évacuer la chaleur de votre corps de manière efficace, la température du corps augmente et peut atteindre un niveau critique », explique Ira Jacobs, professeur de la faculté de kinésiologie de l’Université de Toronto. Il peut en résulter tout un éventail de symptômes, allant des crampes au coup de chaleur potentiellement fatal.
Même jardiner par temps très chaud entraîne des risques. Nos corps se refroidissent en partie par la dilatation des vaisseaux sanguins. La chaleur interne se transforme en transpiration qui s'évapore. Néanmoins, le corps a besoin de chaleur pour fonctionner. Le coeur doit donc redoubler d’efforts pour déplacer plus de sang vers la peau et les muscles. Ainsi, sarcler votre potager peut vous rapprocher de votre rythme cardiaque maximal.
« Si vous sentez que votre rythme cardiaque augmente (de manière anormale), vous feriez mieux de ralentir, conseille M. Jacobs. Sinon, vous risqueriez d’avoir de graves problèmes de santé. »
Autre problème : Plus nous vieillissons, moins nous suons et, donc, moins nous évacuons de chaleur interne. Au lieu d’essuyer les gouttes de transpiration, laissez-les s’évaporer en même temps que la chaleur, suggère M. Jacobs.
Il ajoute qu’en vieillissant, les corps sont de moins en moins capables de déterminer dans quelle mesure ils ont chaud ou sont déshydratés, ce qui explique en partie le taux de mortalité élevé des aînés lors des vagues de chaleur.
Pour ne pas prendre de risque lorsqu’on fait de l’exercice ou qu’on travaille dehors sous la chaleur, M. Jacobs recommande de bien s’hydrater, de porter un chapeau à rebord, de porter des vêtements qui évacuent la sueur et de réduire l’exposition au soleil, par exemple en essayant de marcher à l’ombre.
Insectes dangereux
La maladie de Lyme, transmise par les tiques à pattes noires que l’on trouve dans les herbes hautes et les zones boisées, peut être grave. Parmi les effets possibles figurent des douleurs articulaires graves et une altération des mouvements musculaires, laquelle surgit parfois plusieurs années après l’infection. Selon l’Agence de la santé publique du Canada, le changement climatique favorise la propagation des maladies transmises par les tiques, dont la maladie de Lyme.
La retraite peut être synonyme de jardinage, de randonnée et d’autres activités où les tiques sont présentes en grand nombre. Bien se couvrir et appliquer un insectifuge à base de DEET permet de les tenir à distance. Pour obtenir plus de renseignements sur la maladie de Lyme, consultez le ministère de la Santé de votre province.
Peu de preuves laissent à penser que la maladie de Lyme a des conséquences néfastes pour les aînés. Selon le gouvernement fédéral, la maladie du Nil occidental est plus dangereuse pour les plus de 50 ans et les personnes dont le système immunitaire est affaibli. Transmise par les moustiques, la maladie peut, dans de rares cas, entraîner des maladies graves et parfois de longue durée, dont des pertes de mémoire. Les cas confirmés varient d’une année à l’autre.
Se couvrir le corps et la tête (avec un chapeau à large bord et résistant aux UV), utiliser un insectifuge et éliminer les lieux de reproduction des moustiques, comme l’eau stagnante dans le jardin, peut réduire le risque d’infection.
Rester au soleil peut être dangereux
Sans le soleil, la vie telle que nous la connaissons n’existerait pas. Mais le soleil peut aussi être l’ennemi des aînés, selon Jason Rivers, directeur médical de la clinique de dermatologie Pacific Derm de Vancouver et ancien président de l’Association canadienne de dermatologie.
Il explique que notre peau cumule les lésions au fil des ans, du fait de son exposition au soleil. Si nous passons plus de temps dehors après avoir pris notre retraite, les lésions peuvent s’accélérer.
« Notre peau a la capacité de se régénérer, mais plus nous vieillissons, moins nos mécanismes de régénération fonctionnent correctement, de sorte que les lésions s’accumulent plus vite que la peau ne peut les réparer. Si vous avez la peau claire, que vous passez suffisamment de temps au soleil et que vos lésions sont suffisamment nombreuses, elles peuvent dégénérer en cancer de la peau. »
M. Rivers précise qu’il faut se couvrir, rester à l’ombre pendant les heures où les rayons du soleil sont les plus intenses, soit de 11 à 15 h environ, et appliquer une crème solaire qui protège à la fois contre les rayons UVA et UVB et qui possède un indice SPF d’au moins 30 pour réduire les lésions cutanées.
Il ajoute qu’il a été démontré que la prise de 500 mg de vitamine B3 (nicotinamide) deux fois par jour pouvait aider à réduire le risque de contracter certains cancers de la peau.
Nager en toute sécurité
En plus de rafraîchir, une piscine résidentielle peut également soulager les symptômes arthritiques des aînés, contribuer au maintien de la santé osseuse chez les femmes et améliorer la forme physique générale. La Société de sauvetage canadienne signale néanmoins que les personnes de plus de 65 ans représentent un quart de tous les décès survenant dans une piscine résidentielle. La sécurité revêt donc une importance capitale.
À quoi faut-il faire attention? Ne nagez jamais sans personne à proximité : une crampe ou un étourdissement soudains pourraient vous piéger dans l’eau. Les terrasses, escaliers et échelles de piscine sont glissants. Empruntez-les en prenant votre temps. Faites attention avant d’aller nager lorsqu’il fait plus frais. Plus on vieillit, moins on résiste au froid. Et, pour terminer, n’en faites pas trop. L’exercice est bénéfique, mais prendre une petite pause à l’ombre de temps en temps est judicieux.