Lors de la conférence du Centre International de Longévité Canada, qui a porté sur la création de sociétés inclusives et amies des aînés et qui s’est déroulée le 1er mai à l’Université d’Ottawa, des chercheurs et des défenseurs dont le travail est axé sur les aînés ont entendu le ministre de la Famille, des Enfants et du Développement social, l’honorable Jean-Yves Duclos, dont le mandat inclut également les aînés.
Sayward Montague, directrice de la défense des intérêts de l’Association nationale des retraités fédéraux, a demandé au ministre Duclos comment ce gouvernement fédéral se concentrera sur une stratégie nationale pour les aînés, ce qui est particulièrement pertinent à la suite de la récente publication du rapport Promotion de l’intégration et de la qualité de vie des aînés canadiens par le Comité permanent des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées de la Chambre des communes.
Le ministre Duclos a parlé des mesures que le gouvernement Trudeau a prises pour s’attaquer aux problèmes qui touchent les Canadiens, notamment une stratégie de réduction de la pauvreté axée sur l’Allocation canadienne pour enfants, des investissements dans l’apprentissage et la garde de jeunes enfants, et des augmentations du Supplément de revenu garanti. Le ministre a également noté des changements qui pourraient profiter aux aînés – la Stratégie nationale en matière de logement ainsi que des normes d’accessibilité, des investissements dans les soins à domicile et la santé mentale, l’annulation des changements apportés sous le gouvernement Harper à l’âge d’admissibilité à la Sécurité de la vieillesse et des améliorations au Régime de pensions du Canada (RPC) –, bien que les améliorations au RPC auront l’incidence la plus positive sur les futures générations d’aînés.
Toutefois, l’opinion du ministre par rapport à une stratégie nationale globale et ciblée pour les aînés a suscité l’inquiétude des défenseurs dans le public.
« Toutes ces choses ont été faites au début du mandat, et l’on nous demande si nous voulons intégrer tous ces éléments, plus d’autres, dans une stratégie nationale pour les aînés », a déclaré le ministre Duclos. « Il est trop tôt pour dire si nous en aurons une, mais c’est quelque chose qui me semble de plus en plus pertinent de mon point de vue limité. Bien entendu, ce ne serait pas moi qui l’établirais, mais un groupe de ministres, parce qu’un grand nombre d’entre eux ont une responsabilité à l’égard des aînés.
« Nous savons que les enjeux concernant les aînés touchent de nombreux ministères et organismes, et même plusieurs paliers de gouvernement », affirme Jean-Guy Soulière, président de Retraités fédéraux. « Cependant, le maintien d’une approche fragmentée sans l’orientation générale d’une stratégie nationale pour les aînés visant à aborder explicitement ce que les défenseurs des aînés ont proposé à maintes reprises, et sans un ministre dévoué à défendre les intérêts des aînés à la table du Cabinet, nuit aux aînés ainsi qu’à leurs familles et collectivités. »
Retraités fédéraux continue d’exiger une stratégie nationale pour les aînés et un ministre dédié aux aînés. Lors du congrès libéral en avril, les délégués ont reconnu l’importance d’un ministre responsable des aînés et ont voté pour faire d’une proposition de résolution de politique concernant un ministère des aînés une politique de parti. Une politique de parti ne se traduit toutefois pas toujours automatiquement en politique et mesure du gouvernement.
Une stratégie nationale pour les aînés est au cœur des changements de politique présentés par le député libéral Marc Serré (Nickel Belt) et a fait l’objet de la récente étude et des recommandations du Comité des ressources humaines des Communes.
Une stratégie nationale pour les aînés repose sur nos piliers clés, ainsi que sur du financement et sur un ministre prêt à la défendre. Retraités fédéraux et des défenseurs des aînés de partout au Canada croient qu’une stratégie pour les aînés doit mettre l’accent sur l’infrastructure de soins, le soutien aux aidants naturels, les soins à domicile et les collectivités-amies des aînés.
« Nous avons un ministre de la Jeunesse, mais aucun ministre expressément responsable des aînés, qui sont en train de devenir le groupe démographique le plus important au pays », souligne M. Soulière. « Ce que nous avons entendu hier donne la nette impression qu’une stratégie pour les aînés n’est pas une priorité. Nous sommes ici pour dire au gouvernement qu’il s’agit d’une priorité et qu’elle continuera de l’être pour les aînés à l’approche des élections fédérales de 2019. »