L'ambassadeur du Canada aux Nations Unies Bob Rae, en compagnie de Sayward Montague, à gauche, et de Roy Goodall, à droite, respectivement directrice de la défense des intérêts et président de Retraités fédéraux. Les trois se sont rencontrés à l'ONU au printemps, alors que l'Association revendiquait une Convention des Nations Unies sur les droits des personnes âgées.
Au printemps, Retraités fédéraux a lancé deux nouvelles campagnes de défense des intérêts, pour garantir les droits des personnes âgées et soutenir les proches aidants.
Une convention s’impose
Retraités fédéraux demande que le gouvernement du Canada soutienne l’adoption d’une Convention des Nations Unies sur les droits des personnes âgées. Une convention :
- Protégerait les droits fondamentaux des aînés en vertu du droit international.
- Encouragerait l’élaboration de politiques et de programmes en faveur des aînés.
- Combattrait l’âgisme.
Pourquoi une convention est-elle nécessaire?
À mesure que les sociétés continuent de vieillir, les gouvernements doivent relever les défis uniques auxquels les personnes âgées sont aux prises. D’ici 2030, les aînés de 65 ans ou plus composeront 23 % de la population du Canada et représenteront plus de 9,5 millions de personnes. D’ici 2050, une personne sur six aura 65 ans ou plus dans le monde.
À l’heure actuelle, il n’existe pas de normes internationales universellement applicables pour protéger les droits
des aînés. Par conséquent, des millions d’aînés vivent dans la pauvreté, n’ont pas accès aux services sociaux et de santé dont ils ont besoin et subissent de la discrimination âgiste.
Une convention protégerait les droits des aînés, reconnaîtrait leurs contributions économiques et sociales précieuses et fournirait un cadre global et cohérent pour un monde exempt d’âgisme et de discrimination âgiste.
Le Rapport mondial sur l’âgisme de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) indique qu’une personne sur deux a des attitudes âgistes à l’égard des aînés, ce qui se caractérise par des stéréotypes, des préjugés et une discrimination fondée sur l’âge.
Pour interdire la discrimination âgiste et édifier un monde exempt de violence, de négligence et de maltraitance, il faut agir pour aider à garantir aux aînés un soutien au revenu adéquat à mesure qu’ils vieillissent, des possibilités de contribuer à la vie de leur communauté et d’y rester actifs, ainsi que l’accès aux services de santé et aux services sociaux, y compris les soins de longue durée et à domicile.
Que fait Retraités fédéraux?
L’Association réclame une Convention des Nations Unies sur les droits des personnes âgées, en partenariat avec le Centre international pour la longévité Canada et la Global Alliance for the Rights of Older People.
Ainsi, le président de Retraités fédéraux, Roy Goodall, a participé à la 14e séance du Groupe de travail à composition non limitée des Nations Unies sur le vieillissement. L’Association y assistait en tant qu’organisation fondatrice de la Coalition canadienne contre l’âgisme.
Ce groupe a été créé par l’Assemblée générale des Nations Unies en 2010 pour examiner le cadre international sur les droits des aînés, et déterminer les lacunes possibles et la meilleure façon de les combler. Les États membres ont fait un pas en avant en acceptant un rapport historique qui comprend plusieurs recommandations pour dégager d’éventuelles lacunes dans la protection des droits des aînés et la meilleure façon d’y remédier. L’une de ces recommandations est d’établir une convention de l’ONU sur les droits des personnes âgées.
Lors d’un autre événement organisé par le Centre international sur la longévité au Canada, M. Goodall avait demandé aux panélistes, dont l’ambassadeur du Canada à l’ONU, Bob Rae, pourquoi le Canada ne s’était pas encore engagé à soutenir une convention.
« Une convention protégerait les droits des personnes âgées, reconnaîtrait leurs précieuses contributions économiques et sociales et fournirait un cadre global pour aider à éliminer l’âgisme et la discrimination fondée sur l’âge à l’échelle mondiale », avait déclaré M. Goodall, à l’époque. « Compte tenu de l’histoire du Canada en faveur des droits de la personne à l’échelle internationale, pourquoi le gouvernement n’a-t-il pas saisi cette belle occasion pour appuyer une convention? »
Plus tard, au cours des discussions plénières sur la participation des aînés à la vie publique et aux processus de prise de décision, M. Goodall a prononcé un discours qui insistait particulièrement sur la participation des aînés à l’élaboration des politiques de soins de santé.
« L’évolution récente vers des soins de santé virtuels risque d’exclure les aînés, à cause d’obstacles financiers et d’un autre ordre », a-t-il souligné. « Il est impératif que les aînés aient leur mot à dire en matière de soins de santé, et ce, en respectant leur dignité, et qu’on tienne compte de leurs voix dans les politiques et dans la prise de décision. Cela contribuera à protéger leurs droits fondamentaux en matière d’accès et de pleine jouissance de la santé et des soins de santé. »
Une vidéo du discours de M. Goodall peut être visionnée sur le site Web de Retraités fédéraux.
Que pouvez-vous faire?
Pour faire adopter cette convention, le soutien du Canada est essentiel. Pour vous joindre à notre campagne, visitez notre site Web.
Soutenir les proches aidants maintenant
Comme 1,5 million de Canadiens de plus de 65 ans prennent soin d’un membre de leur famille ou d’un ami, Retraités fédéraux revendique un meilleur soutien pour les proches aidants et une pleine reconnaissance de leur important travail.
La plupart des aînés préfèrent vieillir chez eux, et les proches aidants jouent un rôle essentiel pour que cela se réalise. L’importance de leur travail doit être comprise, reconnue et rémunérée.
Pour ce faire, les gouvernements doivent travailler ensemble, en :
- Examinant et en normalisant les définitions de « proche aidant » et de « personne à charge » pour que plus de personnes soient admissibles aux prestations, à l’aide financière et à d’autres formes de soutien.
- Augmentant la valeur du crédit canadien pour proches aidants, en le rendant remboursable et accessible à tous les proches aidants au Canada.
- Investissant dans des mesures pour soutenir les proches aidants, en sensibilisant les Canadiens à ces mesures d’aide et en élaborant des ressources accessibles et faciles à comprendre.
Des membres qui sont proches aidants
Souvent, les proches aidants ne sont pas rémunérés. Leur travail altruiste, aimant et gratifiant leur fait subir de lourds fardeaux financiers et des niveaux de stress élevés.
Dans le cadre de cette campagne, des membres ont fait part de leurs propres expériences de proche aidance.
Guy Bird se souvient de la première fois qu’il a décidé qu’il avait besoin d’aide pour prendre soin de sa femme, atteinte d’Alzheimer depuis 12 ans.
« Le matin même où elle devait aller à l’établissement de soins, j’ai appelé et demandé s’ils allaient être fâchés si je changeais d’avis », se souvient M. Bird. « Comme ils ont dit “non”, je l’ai gardée à la maison deux autres années. Elle avait encore assez de facultés cognitives pour me remercier de l’avoir fait, mais la deuxième fois, quand elle est allée dans un établissement de soins pour les six derniers mois [de sa vie], son état s’était bien plus détérioré. »
Brian Hills n’a pas eu accès aux ressources lorsqu’il en a eu besoin. Durant la journée, il pouvait appeler les infirmières pour obtenir des conseils ou de l’aide en personne, mais après 22 heures, quand quand l'état de son épouse Sam empirait il était seul.
« J’ai tout simplement été seul aux prises avec tout », explique-t-il. « Il n’y avait personne à appeler. Une nuit, j’ai dû appeler une ambulance. »
Pour Célyne Houde, dont le père et la mère sont dans des établissements différents, l’une des difficultés a été de déterminer les services à la disposition de ses parents, qu’ils viennent du gouvernement ou de groupes communautaires, et s’il était possible d’avoir des subventions.
« Après ça, quand on sait qu’il y a des ressources et qu’on frappe aux bonnes portes, les choses se mettent en place. Mais pour les trouver toutes, c’est du travail! »
Dans son bilan des cinq années qui ont suivi le grave accident vasculaire cérébral de son père, Geoff Howson raconte comment il a composé avec son rôle de proche aidant.
« Il devait toujours utiliser un déambulateur et il détestait cela, parce que c’était un homme très fier et têtu », explique-t-il. « C’est là une autre chose dont les proches aidants doivent tenir compte. Dans le cas de personnes
qui ont été dynamiques et actives, et qui sont touchées par une affection débilitante, le proche aidant doit aussi répondre à leurs besoins psychologiques et émotionnels, et trouver des moyens de les aider à accepter ce qui les a frappés. »
Aidez-nous
Soutenez nos campagnes, en visitant notre site Web, où vous pourrez :
- Visionner la vidéo de notre webinaire sur la proche aidance au Canada.
- Lire les témoignages de nos membres proches aidants.
- Dire à votre député qu’il faut soutenir les proches aidants maintenant.
Pour en savoir plus sur ces campagnes : defensedesinterets@retraitesfederaux.ca.