
Donnons un caractère normal aux conversations sur la fraude, parce que la sensibilisation est notre meilleure défense.
L’un des plus grands défis à relever dans les discussions sur la fraude est la honte qu’elle suscite chez les victimes. Un grand nombre de celles-ci se sentent gênées ou se font des reproches, estimant qu’elles auraient dû faire preuve d’un « meilleur jugement ». En réalité, cependant, les fraudeurs utilisent des tactiques trompeuses conçues pour manipuler les instincts de l’être humain, à savoir la curiosité, la compassion et la peur. Tomber dans le piège d’une escroquerie n’est pas un signe de faiblesse. Cela témoigne plutôt du caractère très convaincant de ces stratagèmes.
En faisant de la fraude un sujet de conversation régulier, vous pouvez aider à protéger vos amis, votre famille et votre communauté. Voici comment démarrer la discussion et vous assurer que vos proches savent qu’ils peuvent toujours se tourner vers vous pour obtenir un deuxième avis.
Utilisez des moments du quotidien pour en parler
Vous n’avez pas besoin de planifier une discussion formelle. La prévention de la fraude peut faire partie de la conversation quotidienne. Commencez par ces moments faciles :
- En prenant un café ensemble ou lors d’un appel téléphonique : « J’ai entendu parler d’une nouvelle arnaque qui circule beaucoup. As-tu déjà reçu un appel de ce genre? »
- Après avoir parcouru un reportage : « Je viens de lire que quelqu’un a perdu beaucoup d’argent à cause d’une escroquerie qu’on offrait en ligne. Il y avait d’excellents conseils sur les signaux d’alarme. »
- Lorsque vous recevez vous-même un message suspect : « J’ai reçu un texto étrange au sujet de la livraison d’un colis aujourd’hui. As-tu déjà reçu un texto comme ça? »
Créez une atmosphère exempte de jugement
L’une des raisons pour lesquelles les gens ne parlent pas des escroqueries est que cela leur cause de la gêne. Cependant, sachez que les fraudeurs ciblent les émotions, et non pas l’intelligence. Parlez de vos expériences personnelles si vous en avez, et insistez bien sur le fait que toute personne, même les individus, les professionnels et les entreprises férus de technologie, peut être dupée par une arnaque :
- « Les arnaqueurs s’améliorent vraiment pour rendre les choses convaincantes. Je prends toujours un moment pour vérifier une deuxième fois. »
- « J’ai presque cliqué sur un faux courriel de “ma banque” l’autre jour, il avait vraiment l’air authentique! »
- « J’ai lu quelque part au sujet d’une arnaque où les gens prétendent être des membres de notre famille. Et je me suis demandé comment je réagirais si je recevais un de ces appels. »
Si quelqu’un vous confie qu’il a été arnaqué, la façon dont vous réagissez peut déterminer s’il se sentira à l’aise pour demander de l’aide à l’avenir. Commencez par écouter : la personne pourrait avoir besoin de se défouler avant de passer à l’action. Si elle veut des conseils, suggérez-lui de consulter les ressources officielles ensemble, comme le Centre antifraude du Canada, le service de lutte contre la fraude de leur banque ou les renseignements qui proviennent des autorités locales.
Proposez d’être un contact de confiance
Encouragez vos proches à vous consulter avant de réagir à un appel, un courriel ou un texto suspect. Dites-leur qu’ils peuvent toujours vous contacter :
- « Si jamais tu reçois un appel d’une entreprise ou d’une banque qui te demande des renseignements personnels, n’hésite pas à m’appeler d’abord. Nous pouvons vérifier si l’appel est authentique. »
- « Avant de cliquer sur un lien ou d’envoyer de l’argent, prenons une minute pour y réfléchir. Ce que les escrocs veulent, c’est qu’on agisse vite. Mais nous n’avons pas besoin de le faire. »
- « Si jamais tu tombes sur quelque chose de suspect en ligne, n’hésite pas à m’en parler. »
Donnez des conseils de prévention simples
Les escrocs deviennent de plus en plus sophistiqués, mais vous n’avez pas besoin d’être un expert en technologie pour repérer les fraudes. En fait, la plupart des escroqueries reposent sur les mêmes vieilles astuces : l’urgence, l’usurpation d’identité et la manipulation émotionnelle. Et ces tactiques échouent lorsque vous prenez quelques précautions de base.
Après avoir parlé du sujet de la fraude, vous pouvez aider à renforcer des habitudes simples pour assurer votre sécurité :
- Prenez le temps de vérifier — Ne faites jamais confiance aux demandes imprévues d’argent ou de renseignements confidentiels. Communiquez directement avec les organisations, et non pas en vous servant des liens ou des numéros fournis dans un message non sollicité.
- Protégez vos informations personnelles — Utilisez des mots de passe robustes, activez l’authentification multifactorielle et limitez l’information que vous partagez en ligne.
- Soyez à l’affût de l’urgence et la manipulation émotionnelle — Les escrocs incitent à la panique, pour vous forcer à prendre des décisions rapides.
- Surveiller vos comptes — Vérifiez régulièrement vos relevés bancaires et les rapports de solvabilité, pour détecter toute activité suspecte. Établissez des alertes de fraude de la part de votre banque.
Gardez la porte ouverte
Parler de fraude ne devrait pas avoir lieu juste une fois. En faisant de la sensibilisation à la fraude un sujet régulier et en créant une atmosphère de discussion sécuritaire, vous permettez à vos proches de reconnaître les escroqueries avant qu’elles ne se produisent. Commencez la conversation dès aujourd’hui. Une discussion rapide pourrait suffire pour éviter les pertes financières et le stress.
Le petit livre noir de la fraude du Bureau de la concurrence du Canada demeure une ressource utile et gratuite qui décrit les escroqueries populaires, décrit les signaux d’alarme et donne des conseils pour vous protéger.
Pour en savoir plus ou pour signaler une fraude, visitez le Centre antifraude du Canada (CAFC) ou composez le 1-888-495-8501.